Hello à tous et toutes,
J’espère que vous allez bien.
Aujourd’hui je voulais vous parler d’un sujet important auquel je ne consacre pas, dans ma vie, l'importance qu’il mérite : le plaisir.
Très récemment, j’ai découvert le concept de “people pleaser” pourtant connu mais dont je n’avais pas entendu parler. Un·e people pleaser est une personne qui cherche à faire plaisir aux autres, tout simplement.
Son but ? Que les gens l’aiment.
Pour les people pleaser, certains actes “anodins” pour beaucoup se révèlent très complexes pour eux/elles. Je pense par exemple au simple fait de savoir dire “non” aux autres.
J’ai lu récemment qu’une des explications au phénomène de “people pleasing” c’est l’éducation genrée (encore elle..). Sans surprise, les femmes sont plus nombreuses à l’expérimenter car on nous éduque à cela. On nous apprend à faire attention aux autres mais aussi à plaire aux autres.
En lisant ça, j’ai pris conscience que je cochais toutes les cases de la bonne “people pleaser”.
Pour moi dire non était une épreuve donc soit je l’évitais en acceptant tout, soit je devais prendre un temps inouï pour trouver la bonne formulation pour expliquer pourquoi je ne pouvais pas faire quelque chose.
J’emploie volontairement l’imparfait car ça c’était la moi d’avant.
(Je me soigne).
Depuis 1 an, je dis beaucoup plus souvent non et c’est d’ailleurs un impératif si je veux survivre à la multitude de sollicitations, par exemple de propositions de travail gratuit, qui sont le lot de toutes les entrepreneures qui prennent la parole sur les réseaux sociaux.
En découvrant cette notion de “people pleaser’ j’ai aussi entamé une réfléxion plus profonde sur la place que j’accordais au plaisir dans ma vie.
Car oui, à force de vouloir faire plaisir aux autres, j’avais en fait fini par me servir en dernier.
Je travaille donc activement à devenir plus égoïste.
Enoncé comme ça, ça peut paraitre étrange.
Mais je ne parle pas ici de l’égoïsme tel qu’on l’entend habituellement.
Je parle plutôt de la notion d’égoïsme sain que beaucoup d’expert·es en santé mentale encouragent à cultiver pour se préserver.
L’égoïsme sain c’est trouver un juste équilibre entre égoïsme et altrusime en apprenant à se prioriser quand il le faut, notamment quand notre bien-être en dépend.
Et savoir refuser sans culpabiliser est un des principaux principes de l’égoïsme sain.
Avec, au passage, un beau travail à faire sur soi : accepter de (potentiellement) decevoir.
En m'intéressant au sujet du plaisir, j'ai aussi découvert le travail de Chloé Lécrivain qui se présente comme une "pleasure activist".
Son crédo ? Ne plus faire du plaisir un luxe que l'on s'accorde rarement.
Pour elle, il faut "arrêter de voir le plaisir comme une récompense, mais comme un droit".
Et cela passe par une rédéfinition de ce qu'est le plaisir.
Elle rappelle qu'il n'y a pas que le plaisir sexuel ou les plaisirs consuméristes.
Le plaisir, peut et doit, d'abord et avant tout venir d'une reconnexion à nos corps (au global) et à nos sens.
Elle nous encourage à "pratiquer" le plaisir pour en faire une habitude.
Et je terminerais avec les mots de l'anthropologue Françoise Héritier dans le "Sel de la Vie" : "Le monde existe à travers nos sens avant d'exister de façon ordonnée dans notre pensée et il nous faut tout faire pour conserver au fil de l'existence cette faculté créatrice de sens : voir, écouter, observer, entendre, toucher, caresser, sentir, humer, goûter, avoir du "goût" pour tout, pour les autres, pour la vie".
Cultiver un égoïsme sain, c'est également «comprendre et se rappeler que l'on est l'unique responsable de ses besoins et la seule personne au monde à pouvoir y répondre»
Lucile Bourdin, psychologue clinicienne
Mes coups de cœur culturels du mois :
Parce que la culture augmente le plaisir
Sur la même thématique, ce mois-ci j’ai beaucoup aimé l’épisode solo de Clémentine Sarlat dans son podcast “La Matrescence” sur l’importance de savoir poser ses limites. Elle parle également de ce long travail qu’elle a fait sur elle pour y arriver aujourd’hui.
Toujours sur le thème du plaisir, j’ai également adoré l’épisode “Réécrire les règles du sexe” avec Chloé Macintosh dans le podcast Vlan. J’ai trouvé son approche tellement rafraîchissante. Surtout, elle partage sur un sujet qui m’intéresse beaucoup en ce moment : l’embodiment - comment apprendre à ressentir les choses avec son corps et pas seulement dans sa tête. Quand il est question de plaisir, c’est un sujet important.
Pour rester dans le thème, je recommande également le podcast Basium, lancé par mon amie Margaux Terrou, Sexologue Clinicienne et une de ses consoeurs, Diane Deswarte. Basium parle de sexualité simplement et nous donne des clés pour mieux comprendre la révolution sexuelle que nous traversons. A écouter sans modération !
Enfin, je voulais vous parler d’un livre coup de cœur - les Dames de Kimoto, écrit par Sawako Ariyoshi que l’on surnomme parfois la Simone de Beauvoir du Japon et qui retrace le destin de quatre générations de femmes de la famille Kimoto, partagées entre tradition ancestrale et modernité, dans le Japon de l'ère Meiji (début XXème). Une merveille !
Mon coup de cœur féministe :
Mon coup de coeur féministe du mois c’est le reportage “A la vie” disponible en replay à la demande sur Arte et qui suit le quotidien d’une sage-femme engagée de 70 ans. C’est une profession beaucoup trop invisibilisée et déconsidérée. Pourtant, quel courage et quelle mission au quotidien ! J’ai été vraiment touchée par le portrait de cette femme, si justement à sa place dans ce métier.
Mon coup de cœur slow life :
J’ai testé ce mois-ci un nouveau café à Paris - le café de Cordelia de Castellane. C’est un café fleuriste (et quiconque me connait bien sait que je voue une passion sans fin aux cafés fleuristes). Cordelia de Castellane est la directrice de la création de Dior Home et Baby Dior. J’adore son univers et sa maison de campagne est clairement ma référence ultime pour ma future maison de campagne dans le Perche.
Mes actualités :
Je suis heureuse de vous partager la publication de la nouvelle note de l’Observatoire pour l’Emancipation Economique des Femmes de la Fondation des Femmes. Je l’ai co-rédigée avec Lucile Peytavin et elle porte sur le coût du divorce pour les femmes. Pour la découvrir, voici le lien.
Ma petite joie du Mois - Ce qui fait le sel de ma vie (et peut-être aussi de la tienne ?)
Depuis 2 mois, j’ai commencé un accompagnement de Sophrologie avec Paalma pour ma grossesse et me préparer à l’accouchement. C’est la première fois que je fais de la sophrologie et je suis si contente de commencer. Je travaille notamment sur mon lâcher prise et .. sur la reconnexion avec mon corps. . Affaire à suivre.
Sur ces notes, je vous souhaite un doux mois de Mars et un beau Printemps !