Pourquoi manger est politique.
#5 Où je vous parle de mes récentes prises de conscience sur l'alimentation.
Hello à toutes et tous,
J’espère que vous allez bien.
Dans cette édition, j’avais envie de vous parler d’alimentation.
Il y a quelques temps, j’ai participé à un week end en groupe et il y avait un tour de table de présentation.
Dans le groupe, un homme se présente en parlant de son métier puis il ajoute “et sinon je suis surtout un bon vivant, j’aime la bonne bouffe et le bon vin”.
La phrase était posée.
Et elle a eu un effet immédiat.
Autour de la table, je pouvais percevoir tous les sourires de sympathie.
Je passais juste après.
Est-ce que j’allais oser dire que je buvais très peu d’alcool et que j’étais végétarienne ?
Comme souvent, je n’ai rien dit car je sais très bien quelle étiquette on allait me coller.
Cet épisode m’a fait réfléchir à cette notion de “bon vivant” à laquelle nous sommes beaucoup attaché·es en France.
Dans l’imaginaire collectif, un bon vivant est nécessairement cool et sympa.
Alors qu’une personne qui cherche à manger sainement et qui ne boit pas d’alcool, est forcément chiante.
La végétarienne est, encore pour beaucoup, la rabat-joie du groupe.
Même si j’adore le fait de vivre dans un pays où la gastronomie a autant d’importance et est considérée comme un “patrimoine”, je me rends compte que cette expression de “bon vivant” me dérange de plus en plus .
Etre végétarienne et ne pas boire d’alcool ne fait pas de moi une mauvaise vivante.
Aussi, je me suis interrogée sur les privilèges qui se cachent derrière cette notion de “bon vivant”.
En parallèle de ce week end, je finissais le livre de Lauren Malka “Mangeuses”, et je me suis rendue compte qu’être bon vivant était un privilège d’homme.
Parce qu’il faut pouvoir assumer l’idée d’aimer manger sans restrictions.
Or dans notre société, en tant que femme, on nous apprend, depuis toutes petites à nous restreindre.
“Quelque soit l’époque et le lieu, les femmes sont ramenées à un rapport primaire et infantile à la faute gourmande. La retenue qui leur est demandée s’applique à la gourmandise autant qu’au désir sexuel dont elles sont constamment soupçonnées”.
Comme le rappelle l’autrice Lauren Malka, “Quand on regarde la littérature, le cinéma et la mythologie, les hommes mangent tandis que les femmes ne font que préparer et servir la nourriture. C’est un schéma qui remonte à très loin et n’a cessé de se renforcer au fil de l’histoire”.
Les femmes sont-elles jugées aussi positivement par la société si elles s’affirment elles-aussi comme des bonnes vivantes ?
Je ne le crois pas.
« Gourmet » est un mot qui, aujourd’hui encore, n’existe qu’au masculin. Mais, en menant mes recherches, je me suis effectivement rendue compte qu’au départ, c’est un adjectif qui n’existe au contraire qu’au féminin ! La « groumète » au milieu du 14e siècle, c’est une courtière en vins. Impossible de savoir ce qu’est devenu ce mot et cette fonction, puisque au 15e siècle, le mot « gourmet » remplace la gourmète
Lauren Malka, Mangeuses
En poussant plus loin la reflexion, je me demande finalement - est-ce qu’être un bon vivant ça ne devrait pas plutôt chercher à se faire du bien et du bien à la planète, notamment via notre alimentation ?
A l’heure où les impacts de l’alcool et de la sur-consommation de viande et de gras sur notre santé sont bien connus, n’y a t-il pas un autre imaginaire à créer autour de cette notion ?
J’en parlais dans une précédente édition de la newsletter, j’ai récemment lu le livre du Chef Olivier Rollinger “Pour une révolution délicieuse”, qui m’a beaucoup interrogée sur mon rapport à l’alimentation.
C’est un livre sur l'alimentation bonne et saine et non pas sur la gastronomie. C’est aussi un appel à une prise de conscience et un engagement citoyen·ne par notre alimentation
Depuis sa lecture, j’ai mis des choses concrètes en place - je cuisine plus en éléminant au maximum l’alimentation industrielle et je m’apprête à rejoindre une AMAP.
Surtout, j’ai réalisé à quel point manger était un acte politique et aussi une manière de s’engager.
“Car oui, manger est plus que jamais un acte engageant et engagé qui dépasse largement les rebords d’une assiette”
Alice Tuyet, Cheffe et créatrice du podcast “Patate”
Pour terminer, je dirais que je me réjouis de voir aussi le mouvement “NoLo” prendre de l’ampleur parce que je suis convaincue que l’on peut passer une soirée très fun même sans boire d’alcool.
Et je suis d’ailleurs devenue une vraie fan de marques comme JNPR qui proposent des alternatives sans alcool exquises.
Petit coucou depuis le pont de Bir-Hakeim à Paris 👋
Mes coups de cœur culturels du mois :
Parce que la culture augmente le plaisir
Pour rester dans le thème de cette newsletter, je voulais vous parler de 4 coups de coeurs culinaires :
Le nouveau restaurant Daimant Collective de la Cheffe et Podcasteuse Alice Tuyet.
J’ai testé et j’ai adoré. 100% végétarien, les assiettes sont surprenantes et pleines de saveurs.
J’ai aussi découvert, à la même occasion, le travail d’Alice et notamment son podcast Patate pour lequel elle part à la rencontre de ses invité·es autour de leurs souvenirs et plaisirs culinaires.
Le podcast Ressentir
J’ai aussi écouté les premiers épisodes du podcast “Ressentir” de Jessica Troisfontaine. Jessica Troisfontaine est une entrepreneure qui vient de mettre fin à ses activités dans la mode pour se consacrer à son autre passion - la food. Je trouve son podcast vraiment singulier, ses invitées s’y livrent sans filtre dans des témoignages mêlants saveurs et sentiments.
La newsletter Zuzana on Food
Zuzana est une amie qui après plusieurs années dans le monde du parfum, a choisi de se reconvertir dans l’univers de la food qui la passionne. Elle a lancé il y a quelques mois une newsletter pour tous et toutes les pasionnée·es de gastronomie qui veulent renforcer leur culture culinaire et voyager par les mots. Un régal.
L’univers d’Alice Roca
J’ai découvert tardivement l’univers d’Alice Roca qui se présente comme une cuisinière, designer et directrice artistique. J’ai eu un coup de coeur pour son univers à mi-chemin entre mode et food. Je viens de commander son dernier livre - Réunir.
Mon coup de coeur féministe :
Pour rester dans le thème de ce mois, j’avais envie de vous parler du célèbre livre de Carol Adams “La politique sexuelle de la viande”. Ce livre est important pour moi car, il a joué un rôle dans ma déicsion de réduire drastiquement ma consommation de viande avec des périodes de végétarianisme complet. Dans son essai, Carol Adams établit un parallèle entre lutte pour les droits des femmes et celui des animaux et dénonce le “carnosexisme” qui associe le corps féminin aux produits carnés.
Mon inspiration Slow Life :
Mon initiative “Slow Life” coup de coeur du mois c’est une micro aventure avec Chilowé. J’ai eu la chance de partir en week end avec eux, pour une micro aventure dans le Morvan, pour un week end de mycologie et j’ai adoré mon expérience. Ca faisait plusieurs mois que je voulais tester ce concept d’aventures à quelques heures de chez soi et j’ai été comblée. Je souhaite à tout le monde de mettre plus de micro aventure dans sa vie. Pour découvrir leur approche, ils·elles ont aussi publié un livre “la bible de la micro-aventure”.
Mes actus :
Et je termine avec mes actus du mois.
Il y a quelques semaines, j’ai fêté mes 10 000 abonné·es sur Linkedin.
Je poste tous les jours sur Linkedin depuis quelques mois et cette plateforme est devenue pour moi un lieu de prise de positions. Aussi, je suis contente de voir une communauté se fédérer autour de mes engagements.
Pour me suivre, c’est par ici.
J’ai également eu le plaisir de figurer dans la dernière newsletter de Vives Media.
Ma petite joie du Mois - Ce qui fait le sel de ma vie (et peut-être aussi de la tienne ?)
Ce mois-ci, j’ai eu la chance de tester un massage regénérant infrarouge par Charlotte Muller, ce qui m’a permis de découvrir toute l’approche bien-être de Charlotte basé sur l’accompagnement des femmes en fonction de leur cycle, ce que l’on appelle le “cycle syncing”. Une approche que je souhaite vraiment creuser et dont je reparlerai peut-être par ici.
Sur ces notes bien-être, je vous souhaite un très belle fin de Novembre !
Je partage ta perplexité sur la notion de "bon vivant" qui, si on analyse le mode de vie des personnes qui se revendiquent ainsi, signifierait plutôt "bon mourant" : se gavant de plaisirs qui tuent le corps (et souvent la Planète) à petit feu !
Je suis pour qu'on redéfinisse totalement cette notion (lançons un mouvement) 👋
Sinon, merci pour la reco de la micro aventure, je suis curieuse d'en savoir plus sur le concept !
Cécile ✨