Hello à toutes et tous,
Je profite de cette newsletter pour vous souhaiter tout d’abord tous mes meilleurs voeux pour 2024 (il parait que l’on peut le faire jusqu’à fin Janvier) !
Je vous écris après une période d’interruption de plus d’un mois.
Le mois de Décembre et la fin d’année auront eu raison de mon énergie.
Après une année à écrire une newsletter par semaine pour Femca, cette newsletter tous les mois et un post linkedin quotidien, j’ai ressenti un très grand besoin de faire une pause d’écriture.
J’avais la sensation de n’avoir rien à dire, ou du moins de ne pas savoir comment le traduire en mots.
Ce petit break m’a fait le plus grand bien car je reviens avec beaucoup d’idées et de sujets à explorer.
Pour cette édition, j’avais envie de vous parler d’intensité et de routines.
D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours rêvé d’avoir une vie intense. Petite, je me rêvais egyptologue puis diplomate parcourant le monde dans un rythme de vie effréné.
Adolescente, je trouvais la vie de mes parents bien trop routinière, trop plate.
Je m’étais promis que la mienne serait différente.
Récemment, j’ai découvert l’essai de Tristan Garcia, La vie intense, une obsession moderne et j’ai réalisé que ce que je prenais pour une aspiration personnelle, voire presque un trait de personnalité, était en fait peut-être plutôt le conditionnement d’une époque.
Tristan Garcia explique que le concept d’intensité est apparu au 18ème siècle pour remplacer la notion de transcendance dans les sociétés occidentales. En effet, avec la sécularisation, nos sociétés n’avaient finalement plus grand chose à promettre.
Et n’étant plus en capacité de promettre autre chose il fallait promettre plus de la même chose.
Mais cela commence à poser problème quand tout le monde se met à valoriser l’intensité, comme c’est le cas aujourd’hui. Elle devient alors une nouvelle norme mais aussi une nouvelle injonction.
Et quand on y réfléchit c’est très visible dans notre société, à commencer par l’adoption de plus en plus importante de pratiques sportives dites “extrêmes” comme par exemple les ultra trails ou les ultra marathons.
Et l’intensité pour l’intensité c’est prendre le risque de passer une vie entière à chercher à cumuler de l’expérience, en passant d’une expérience à une autre sans prendre même le temps de les vivre ou les ressentir.
2023 a été une année très intense. De manière générale, depuis que je suis devenue entrepreneure il y a 3 ans, ma vie s’est considérablement intensifiée.
J’ai d’abord tout aimé de cette nouvelle vie faite de mille rebondissements.
Et puis progressivement, dans les derniers mois, j’ai commencé à aspirer à autre chose.
Une intensité plus mesurée.
Faite de respirations.
Et de moments routiniers.
Parce que le paradoxe c’est qu’il m’aura fallu cet excès d’intensité pour prendre la pleine mesure de la valeur de la routine, la même que je critiquais chez mes parents étant enfant.
Comme le rappelle le philosophe Bruce Bégout, le “quotidien c’est ce qui donne à notre existence une tenue”.
Il est essentiel. Nous ne pouvons pas faire sans routine et sans quotidien car notre cerveau ne peut pas, sans cesse, appréhender des choses nouvelles.
Alors pour 2024, j’ai envie de vous souhaiter une année intense juste ce qu’il faut pour pouvoir la savourer pleinement mais aussi et surtout de cultiver votre routine et chérir votre quotidien 🤍
“Si nous stigmatisons tant le quotidien, c’est que nous le confondons à tort avec l’ordinaire”.
Tristan Garcia
Mes coups de cœur culturels du mois :
Parce que la culture augmente le plaisir
Le livre “Faire famille” de la philosophe Sophie Galabru. Je l’ai lu en période de haute intensité familile (comprendre les fêtes de fin d’année) et j’ai beaucoup aimé. Je l’ai trouvé facile d’accès, et libérateur par rapport à certaines limites que l’on peut s’auto-définir par rapport à sa famille.
Le documentaire “La panthère des neiges” de Marie Amiguet et Vincent Munier adapté du livre de Sylvain Tesson. Je dois vous avouer que j’ai une passion pour les documentaires animaliers depuis toute petite. Et celui-ci a été un coup de coeur, une claque esthétique. Il m’a donné envie de lire le livre.
L’application “Cafeyn” qui permet de lire la presse en illimité tous les jours pour moins de 10€ par mois. Moi qui regrettais de devoir choisir entre les différents journaux pour éviter de dépenser la moitié de mon salaire à la presse du coin, je suis conquise.
Le roman “Veiller sur elle” de Jean-Baptiste Andrea, Goncourt 2023. Je l’ai lu en seulement quelques jours pendant mes vacances à la montagne. J’ai trouvé que c’était une nouvelle forme de roman d’apprentissage (pour lesquels j’ai toujours eu une passion). J’ai beaucoup aimé aussi pouvoir découvrir la grande Histoire (de l’Italie) à travers la petite histoire, celle de Viola et Mimo.
Mon coup de coeur féministe :
J’ai beaucoup aimé l’épisode de podcast “les Pionnières du marathon” de France Inter (Affaires sensibles) qui revient sur l’hsitoire des premières marathonniennes et leur combat pour permettre à toutes les femmes d’avoir le droit de courir en compétition.
Mon inspiration Slow Life :
J’ai enfin pu tester une des tables des Résistants. En plus de proposer une très bonne cuisine, j’ai beaucoup apprécié la démarche engagée et j’ai pris plaisir à découvrir leur podcast “3 fois par jour” qui part à la rencontre des producteurs et productrices qui travaillent avec eux-elles.
Ma petite joie du Mois - Ce qui fait le sel de ma vie (et peut-être aussi de la tienne ?)
Dans les dernières semaines, avec une vraie semaine de vacances et une semaine de “tracances”, j’ai eu le plaisir de retrouver plus de temps pour lire et notamment lire des romans. Quand j’ai peu de temps, je garde mon temps en priorité pour des essais mais cela me donne l’impression d’avoir une approche trop productive de la lecture. Je lis pour apprendre quelque chose. Pourtant, je sais que les romans sont essentiels notamment pour stimuler sa créativité. D’ailleurs en 2024, j’ai bien l’intention d’en lire plus.
Sur ces notes littéraires, je vous souhaite une bonne fin de mois de Janvier !
Je me reconnais dans ton parcours : moi aussi j’ai longtemps aspiré à de l’intensité et des aventures et j’en ai eu mon lot dès le début de ma vie active 😅
Et puis comme toi j’en suis revenue. Et aujourd’hui je mesure le privilège que c’est de pouvoir avoir une routine et savourer son temps. Merci pour cette newsletter que j’ai savourée comme un macaron !
Merci pour ton partage, j'ai eu la même expérience : de regarder mes parents et leurs vies très cadrées en me disant que je voulais quelque chose de différent. C'est intéressant de prendre du recul et de réaliser comment cela s'articule dans un changement sociétal plus général.
Et comme toi aujourd'hui, j'apprécie de plus en plus le quotidien tout simple et les routines.